Private capital : de la nécessité d’automatiser davantage le traitement des opérations

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Les actifs non cotés suscitent un intérêt croissant des investisseurs, tant institutionnels que particuliers. Pour autant, l’exécution des opérations relatives à cette classe d’actifs n’a pas encore atteint le même degré d’automatisation que les actifs traditionnels. Ce renforcement de l’informatisation et de la digitalisation de la chaîne de valeur du private capital permet pourtant de fiabiliser les données, d’améliorer la robustesse des traitements opérationnels et, enfin, de produire des reportings réglementaires et fiscaux plus détaillés.

L’engouement des investisseurs pour les placements dans le non coté ne se dément pas. Au cours des cinq dernières années, cette classe d’actifs – qui comprend le capital-investissement, les infrastructures, l’immobilier et les fonds de prêts aux entreprises – n’a cessé de voir ses volumes d’encours augmenter. À titre d’exemple, les levées de capitaux des acteurs français du capital-investissement sont ainsi passées de 9,7 milliards d’euros en 2015 à 18,5 milliards d’euros en 2021. Cet engouement ne doit rien au hasard. Dans un environnement de taux d’intérêts bas, voire négatifs, la recherche de rendement financier et de diversification des expositions est devenue une nécessité pour tous les investisseurs institutionnels. Résultat : ces derniers accordent une place croissante à cette classe d’actifs dans leurs portefeuilles d’investissement, contribuant ainsi à donner naissance à des fonds de taille de plus en plus importante. En parallèle, sous l’impulsion des nouvelles réglementations et d’aménagements fiscaux, de nombreux institutionnels étrangers investissent des tickets de plus en plus significatifs dans les fonds domiciliés en France. Enfin, dans le sillage de la « loi Macron » de 2015, les fonds de capital-investissement se sont largement ouverts à une clientèle d’investisseurs particuliers, à travers la mise en place d’unités de comptes (UC) dédiées dans les contrats d’assurance vie.

Automatiser la chaîne de valeur

Cette augmentation de la volumétrie des investissements dans le non coté, associée à la forte diversification des porteurs, induit des adaptations. Cette nouvelle donne complexifie en effet l’exécution des opérations et des instructions de paiement, notamment pour les paiements internationaux. Cela est dû à la multiplication des structures de portage intermédiaires, qui rend les circuits bancaires plus sophistiqués. De même, le suivi des portefeuilles d’investissement et l’établissement des reportings deviennent de plus en plus ardus, en particulier en matière de reportings fiscaux pour les porteurs de parts de « carried ». Autant de sujets constituant un enjeu majeur pour les asset servicers.

Dans un tel contexte, toute la chaîne de valeur private capital doit s’adapter et évoluer pour être capable d’absorber cette nouvelle volumétrie. Il devient particulièrement nécessaire d’automatiser davantage les processus pour proposer aux investisseurs et aux sociétés de gestion un meilleur pilotage quotidien de leur activité : gestion des cash flows, des appels de fonds et des distributions; suivi des portefeuilles ; et, enfin, élaboration de reportings réglementaires et fiscaux détaillés afin de garantir une totale transparence de leurs investissements. L’amélioration des processus, par le biais de l’automatisation des tâches qui peuvent l’être, permet ainsi de renforcer la fiabilité des données, d’améliorer la qualité et les délais de traitement des opérations et d’établir de manière plus exhaustive et précise les reportings fiscaux associés à ces opérations.

L’enjeu du traitement de la donnée

L’efficacité des traitements opérationnels sur les fonds d’investissements alternatifs du private capital est un enjeu d’autant plus grand que le nombre de fournisseurs de données et d’information n’est aucunement comparable à celui du monde des fonds classiques. La collecte et le traitement de données sur cette classe d’actifs si particulière constitue un enjeu crucial pour pouvoir procéder à leur analyse fine et exhaustive. En outre, les sujets associés se sont multipliés au fil des années : valorisations, expositions, mais aussi critères ESG ou encore impératifs réglementaires.

La collecte des informations et leur structuration dans des bases de données nécessitent d’importantes ressources humaines et financières. La mise en place de solutions digitales est donc devenue cruciale. L’automatisation des processus et des systèmes de gestion, qui est au cœur des projets d’investissement des principaux asset servicers, doit finalement couvrir l’ensemble des opérations de « middle » et de « back-office », encore aujourd’hui trop souvent traitées de manière manuelle ou artisanale. Un enjeu technologique majeur qui, au final, se traduit par une plus grande robustesse des traitements opérationnels et la mise à disposition de reportings réglementaires et fiscaux détaillés pour offrir une transparence optimale aux investisseurs.

L’accélération de l’automatisation et de l’informatisation dans le private capital ne signifie pas pour autant la disparition de l’intervention humaine. Cette classe d’actifs exige en effet un fort niveau d’expertise qu’il est essentiel de favoriser et d’entretenir chez les collaborateurs. Activité historiquement de niche, mais en fort développement, le private capital nécessite des spécialistes expérimentés et au fait des particularités de ces produits. Nos collaborateurs sont impliqués tout au long de la chaîne de valeur : des projets aux opérations, en passant par la modélisation des fonds dans les systèmes et la mise à disposition de supports à la distribution. Tout l’enjeu réside par conséquent dans la capacité des prestataires de services à constituer des équipes d’experts qui soient à même de soutenir et d’accompagner les gérants de fonds et les institutionnels à travers les avancements technologiques et les évolutions de place que connaît actuellement le secteur du private capital.